Princess M.
A l’occasion de la sortie du livre évènement du Duc de Sussex (quel nom tout même : suce + sex, ça donne Sussex non ?), que le grand public connaît surtout sous le nom de Harry, ou Prince Harry, fils de Charles et Diana, je me suis plongé dans la série documentaire diffusée en même temps sur Netflix – ah ils sont fort faut le reconnaitre ces media planneurs, pour faire du business, faut aligner les planètes évidemment.
Ayant vécu en Angleterre, je suis même diplômé de l’Université de Manchester et comme vous pouvez le constater, j’en suis très fier, je suis un peu anglais d’adoption. Et à l’image de beaucoup d’Anglais, je suis intéressé par tout ce qui concerne la famille royale. Pas une curiosité malsaine, je n’ai pas envie de savoir de quelles couleurs sont les culottes de Meghan, Kate ou d’Elisabeth, mais j’avoue que j’aime suivre les histoires croustillantes les concernant.
Ce qui se passe depuis quelques années avec Meghan Markle, la femme du Prince Harry, est cependant différent. Meghan est, comme vous le savez sans doute, métisse puisque sa mère est une noire afro-américaine et son père blanc. Harry, qui s’était fait remarquer à plusieurs reprises, et pas toujours pour les meilleures raisons, a trouvé dans sa relation avec Meghan une occasion supplémentaire de faire parler de lui. Ce qui pour certains apparaît comme l’opportunité de faire entrer la monarchie britannique dans le XXIème siècle en mettant en avant un mariage moderne, culturellement plus ouvert que jadis, à l’image du Common Wealth, l’institution qui a remplacé l’empire colonial et dont la majeure partie des gens sont noirs ou métisses, d’autres y voient une autre forme d’opportunité, ou plutôt d’opportunisme, celui d’une petite actrice d’Hollywood qui a mis le grappin sur le frère cadet du futur roi d’Angleterre, fils de l’actuel puisque la grand-mère nous a quittés l’année dernière.Difficile de savoir quoi en penser en vérité ? Quand on rencontre un gars tel que le prince Harry, impossible en effet de faire comme si de rien était, puisque qu’il est tout sauf n’importe qui. Lui n’est pas un citoyen ordinaire, c’est clair ! Il fait partie de la famille royale anglaise, l’une des plus riches au monde, le petit-fils de la reine à l’époque de leur rencontre, et surtout le fils de feu Lady di, l’icône de toute une génération de têtes couronnées, la proie la plus chassée de tous les paparazzi du monde, que la presse à scandale, les anglosaxons disent eux « tabloïds », entretient à coups de millions pour quelques clichés. Comment penser, si vous êtes une personne censée, que si vous vous mettez en couple avec un tel spécimen, votre vie ne va pas partir en cacahuètes ? Alors certes, si vous mettez du chocolat dessus, ça fait des M&M’s (les initiales de Meghan Markle), mais en attendant votre vie va devenir un véritable cauchemar. Vous ne ferez plus un pas dans la rue sans qu’un photographe planqué derrière un pot de fleur ou un réverbère, ou même un simple badaud muni d’un iphone, vous prenne sous toutes les coutures. Sans oublier le fait que vous êtes métisse et lui blanc de chez blanc. Il y a bien des gens qui trouveront ça mignon, progressiste, moderne etc. Il y a aussi et surtout tout un tas de connards qui vont vous insulter sur les réseaux sociaux à longueur de journée et de nuit car ces oiseaux de malheur ne dorment pas la nuit. Bref, tout ça, pas besoin d’être Nostradamus pour le prédire avant d’aller plus loin. Sans compter sa vie professionnelle. Devenir la femme d’Harry, c’était forcément mettre une croix sur sa carrière d’actrice ! Quel réalisateur voudrait prendre le risque de choisir une interprète qui risquerait d’occulter complètement l’histoire du film ou de la série et le travail du reste de l’équipe, pour ne retenir que les ragots de sa relation avec son cher et tendre et sa royale family ? Aucun !
Une conclusion s’impose donc. Soit Meghan est complètement amoureuse, car l’amour rend aveugle et sourd c’est bien connu, soit elle est complètement conne ! Car le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle. Mignonne et célèbre comme elle l’était quand elle a rencontré Harry, elle aurait très bien pu se trouver n’importe quel couillon richissime de L.A., fut-il acteur, avocat ou entrepreneur peu importe, en tout cas elle aurait vécu avec lui une vie tranquille entre tournages et vacances sous les cocotiers. Au lieu de ça, sa vie est une course poursuite permanente pour fuir des photographes, qui quoi que tu fasses, où que tu te caches, finissent toujours par te retrouver, surtout quand tu n’arrêtes pas de publier ta vie privée sur ton compte Insta.
C’est le point faible du dossier M. Dis-moi Meghan, pourquoi diable, si tu n’es pas totalement conne, et je crois sincèrement que tu ne l’es pas, toujours alimenter la bête en permanence en publiant des « story » sur ta vie privée, alors que tu sais parfaitement que cela va être repris par les médias, les réseaux, les gens, vu, lu, critiqué, saccagé. Pourquoi bon sang ? Si tu ne veux pas qu’on t’emmerde, arrête de mettre ta vie en scène bordel ! Et surtout arrête de lire ce que les gens disent ou pensent de toi, de ton prince et de vos deux enfants. Arrête et tu verras, tu. retrouveras un peu de sérénité.
Ou alors, ou alors… la dernière hypothèse que l’on peut formuler en observant cette histoire, et c’est très intéressant d’un point de vue sociologique, anthropologique même, à l’heure où il est de bon ton de condamner tous les conditionnements et déterminismes sociaux, et c’est : si elle n’est ni suffisamment amoureuse ni suffisamment conne pour foutre volontairement sa vie en l’air, n’a-t-elle pas tout simplement voulu devenir une princesse ? Le fameux mythe de la princesse qu’un prince charmant viendra délivrer, libérer, qu’on raconte aux petites filles de génération en génération au lieu d’arrêter de leur mentir (c’est le refrain de La Reine des Neiges au cas où vous ne l’auriez pas remarqué). N’est-ce pas ça au fond la version la plus crédible de l’histoire pour cette gamine de Los Angeles, enfant unique élevée par une mère célibataire noire, une enfance heureuse mais un peu « solitaire », comme elle le confie dans le documentaire. Puis un jour, un gars se présente, grand, élégant mais pas non plus le physique de Jude Law, et lui propose de devenir la princesse la plus connue au monde, une proposition séduisante, rouge et bien juteuse, mais en réalité c’est une pomme empoisonnée. Ne fais pas ça Meg, tu vas épouser ton prince et devenir princesse mais en contrepartie, ta vie va devenir un enfer.
Un autre jour, un autre prince viendra alors peut-être embrasser la princesse maudite et la libérer, délivrer de ce conte de sorcière à rebondissement, mi Blanche Neige mi Desperate Housewives. C’est Netflix qui va adorer, et s’en mettre plein les poches !
Business is business, dit-on à Los Angeles 😉
Sources / Références :
Harry & Meghan, documentaire diffusé sur Netflix, 2022
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