#CCC : les pistes intéressantes

Je ne voudrais pas terminer cette série de posts sur la Convention Citoyenne sur le Climat sans une note positive à propos de cette initiative car ils ont ouvert des pistes intéressantes et comme le GIEC, ils nous alarment sur l’urgence de la situation.

Sur l’éducation

Il est certain qu’il faut sensibiliser davantage les jeunes au développement durable en créant des cours spécifiques, en étudiant la géographie sous cet angle, en organisant des sessions de collecte des déchets, que ce soit en ville ou en campagne, en sortant les classes de leurs murs pour les emmener au vert, en utilisant les animaux comme symboles du respect de la nature et de la biodiversité, quel enfant n’aime pas les animaux ? S’ils savaient ce qu’il y a vraiment dans leur assiette et la manière dont c’est produit, Mc Do pourrait fermer boutique. En les emmenant voir des films en rapport avec la nature au cinéma, à condition que le cinéma existe encore dans les années à venir, sinon on se contentera de National Geographic sur Disney +. Bref, misons sur la jeunesse, et pas à moitié, à fond !

Sur les pollueurs

Bien évidemment il faut sanctionner les pollueurs, et en particulier les industriels, les bateaux qui dégazent au large, les éleveurs qui empoisonnent toute la Bretagne sous prétexte qu’ils nourrissent la France depuis l’après-guerre. Ils la nourrissent certes, mais ils la nourrissent avec de la merde, des poulets et cochons qui ne voient jamais le jour et se chient les uns sur les autres, c’est ça l’agrobusiness. Et les déchets, ils vont dans les cours d’eau et pour finir dans la mer. Alors allons-y franchement, sanctionnons les pollueurs.

Sur la réparation des produits

Mais carrément ! Ouvrons des comptoirs de réparation et obligeons les industriels à leur fournir les pièces détachées à des prix abordables. Et par la même occasion, débarrassons-nous de notre suffisance nationale envers les métiers manuels et techniques. Car pour réparer ces produits, il en faudra des manuels. La France est un pays d’intellectuels. Les voies manuelles et techniques, c’est pour les nuls, ceux qui ne réussissent pas dans le système académique classique. On oublie simplement que l’intelligence ne doit jamais s’écrire au singulier. Il existe de multiples formes d’intelligence : logico-mathématique, spatiale, intra-personnelle, interpersonnelle… (voir les travaux de l’Américain Howard Gardner à ce sujet). Oui à la réparation et à l’éducation manuelle et technique. Et vive l’intelligence multiple.

Sur le vélo, le train, les transports en commun, les voitures électriques ou hybrides.

Plus de fonds pour le développement du vélo en ville : vélo électrique, pistes cyclables, ateliers publics de réparation… c’est super ça, allons-y ! Sur la baisse de la TVA sur le train, pourquoi pas une TVA 0% sur le train ? Le train, c’est toujours trop cher ou trop compliqué. Faut être à l’affût des bons plans, sinon vous payez plein pot et vous vous faites saigner. Essayez de traverser la France avec une famille de quatre ou cinq personnes, deux parents plus deux ou trois enfants, vous allez vite faire vos calculs et reprendre votre bon vieux break. Si on veut que le train soit plus utilisé dans les transports inter-régionaux, il faut que ce soit plus compétitif, beaucoup plus compétitif même. Pas de demi-mesure. Idem sur les transports en commun, certains réclament le transport en commun gratuit dans les agglo. Il est certain que le coût est significatif, mais on peut au moins le tester et voir si cela a un impact sur le trafic en ville. On peut aussi le limiter à certaines personnes telles que les jeunes ou les familles.

Sur les véhicules électriques ou hybrides, l’effort public est déjà considérable mais les véhicules en question restent très onéreux même une fois déduite la prime de l’Etat. Certaines villes comme Amsterdam sont allées plus loin en signant un accord avec Tesla pour changer les taxis, la ville prenant en charge 50% du coût du véhicule. Enorme investissement une fois encore, me direz-vous. Sans doute, mais les Hollandais ne sont pas des perdreaux de l’année en matière de business, et ce depuis des siècles. S’ils ont misé sur les véhicules électriques en général, et sur Tesla en particulier, pour leurs taxis, c’est sans doute pour une très bonne raison, pas uniquement idéologique, partiellement basée sur une notion de retour sur investissement. Et s’ils l’ont fait, on peut le faire aussi. Et si c’est avec un constructeur français, c’est encore mieux – cocorico !

Sur la restauration collective, l’élevage et la pêche

En matière de restauration collective, et en particulier celle des écoles, pourquoi attendre pour créer une vraie rupture ? Pourquoi ne pas donner de vrais moyens aux écoles pour leur permettre de proposer aux enfants une alimentation bio, local et surtout saine, à 100%. Et là je ne suis pas contre une inspection spécifique, car la jeunesse c’est l’avenir et leur alimentation quotidienne, c’est leur carburant. Pour la restauration collective d’entreprise, privée ou publique, on peut éventuellement leur donner plus de temps mais il ne faut pas mégoter sur le résultats final. Ce n’est pas un objectif de 50% qu’il faut fixer, c’est au minimum 75% avec des bonus pour les restaurants qui font du 100% bio et local.

A propos de l’élevage, je ne comprends par pourquoi on accepte encore aujourd’hui des élevages fermés. Vous imaginez un instant la vie de ces pauvres bêtes : cochons, poulets, dindes sans parler des oies et des canards, mais c »est un autre débat, une question de gastronomie apparemment. Comment imaginer que la viande d’animaux élevés dans ces conditions puisse être saine ? Et pas besoin de se poser mille questions à ce sujet, il faut là aussi un objectif ambitieux, puissant : la fin des élevages fermés ! Le délai, je laisse ça aux experts, mais pas dans dix ans ok ? Peut-être que je me fourvoie complètement, peut-être qu’on ne peut pas nourrir des millions de gens avec des élevages ouverts, je n’en sais rien en fait. Ce que je sais, c’est que le sort qu’on leur réserve, à ces animaux, ne nous honore pas. Avoir besoin de se nourrir c’est une chose, faire souffrir c’en est une autre.

Quant à la pêche, ce n’est pas mieux. Nous sommes en train de vider les océans et d’en faire notre poubelle. Comme nous le rappelle Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepperd, qui s’est fait une spécialité de torpiller les baleiniers japonais, « Si nous perdons les abeilles, les arbres ou le phytoplancton, nous sommes condamnés ». En réalité, nous sommes collectivement en train de vivre le destin de l’Ile de Pâques. Nous détruisons toutes les ressources dont nous avons besoin pour vivre, et comme la terre ne suffit pas, nous le faisons aussi en mer. Donc oui, il faut aller plus loin, plus vite, plus fort dans la protection de la mer. Et si nous n’avons pas le pouvoir de le faire dans le monde entier, faisons-le au moins dans nos eaux territoriales.