# Madame Y

Citizen Y

1 mai 2022

J’en ai marre de la politique. Marre de la politique politicienne, de la calculette électorale, marre de voir les choses par le petit bout de la lorgnette, marre de ne plus rêver, marre des insultes façon « Casse-toi pauvre con ! » ou plus récemment casse-toi sale « Bâtard de François Hollande » ! Je ne peux pas cacher que ma première réaction est d’en rire, mais au fond j’en ai marre. J’aime les dialogues qui envoient lorsqu’il est question de cinéma, s’agissant de politique, je fais partie de ceux qui n’ont plus envie de rire, attendent des résultats et ne se contentent plus de déclaration d’intentions, de programmes et de fausses promesses.

En droit, la politique c’est avant tout du droit, on distingue l’obligation de moyen et l’obligation de résultat. Si on se contente d’une obligation de moyen, le simple fait d’essayer suffit à remplir son obligation sans être tenu responsable du résultat, que ce soit un succès éblouissant ou un lamentable échec. En France aujourd’hui, et depuis toujours en fait, les responsables politiques exercent dans ce cadre très « light ». Ils font ce qu’ils peuvent, et si c’est raté, tant pis. Bien entendu, ils sont quand même payés, c’est l’idée de l’obligation de moyen.

L’obligation de résultat en revanche, est beaucoup plus contraignante contractuellement. Si vous n’atteignez pas le résultat, vous êtes en défaut par rapport à votre obligation. Vous êtes donc responsable en cas d’échec et devait en assumer les conséquences. Nous devrions tendre vers cela si nous voulons pouvoir avancer.

Nous devrions aussi changer de logiciel s’agissant de la place des femmes en politique et dans la société. Au premier tour des présidentielles, l’équilibre gauche droite était parfaitement respecté avec six candidats à gauche et six candidats à droite. Par contre, pour ce qui est de l’égalité femme-homme, ce n’est pas tout à fait ça puisqu’il n’y avait que quatre femmes pour huit hommes, une femme pour deux hommes donc, ce qui est assez représentatif de la représentation politique en général. Mais ces quatre femmes n’ont rassemblé qu’à peine 30% des votes, 7% si on enlève Marine Le Pen.

Demain peut-être, cette semaine certainement, Emmanuel Macron va nommer un nouveau premier ministre. S’agira-t-il d’une femme ? La seule femme a avoir été nommée Premier ministre, ou Première ministre, c’est Edith Cresson, sous la présidence de François Mitterrand. L’expérience ne fut pas très concluante puisque son mandat ne dura même pas un an, de mai 1991 à avril 1992. Elle fut remplacée par Pierre Beregovoy, qui se suicidera quelques temps après. L’exercice du pouvoir est donc une fonction à haut risque et le siège, certes bien rembourré, éjectable. En nommant une femme à la tête du premier gouvernement de son deuxième mandat, Emmanuel Macron a l’opportunité, là encore, d’ouvrir une nouvelle page de la politique française.

Edith Cresson, la seule femme à avoir été Premier ministre.

Est-ce que cela change grand chose si le Premier ministre est une femme ? La politique au féminin est-elle si différente que la politique au masculin ? Pour répondre à cette question, il faudrait plus de recul et des études provenant de différents champs, anthropologie, sociologie, psychologie, économie, politique, comparaisons internationales. Ces études, je ne les ai pas, et quand bien même je les aurais, je ne pourrais sans doute pas affirmer de manière simple ce qui exige de la précision et de la nuance. Des femmes cheffe d’état ou de gouvernement, on en connaît. Thatcher en Angleterre, Merkel en Allemagne, Bachelet (pas Pierre, Michelle) au Chili, entre autres exemples, et déjà on voit trois styles de femmes très différents. Margaret, la dame de fer, Angela, la force tranquille mais la force tout de même et Michelle, le pragmatisme et la défense du droit des femmes, elle sera même élue à la tête de l’ONU femmes de 2010 à 2013. Trois femmes d’état donc, trois personnalités très différentes, trois mandats, pays, contextes très différents également.

Autant dire qu’il est impossible de dire s’il est préférable d’avoir une femme ou un homme à la tête du prochain gouvernement, la question n’a même aucun sens, tout dépendra de qui on parle, de la feuille de route qu’il ou elle aura, quelle autonomie, Jupiter aura-t-il réellement changé comme il l’a promis ? Pas si sûr.

Je cherchais un nouvel angle de vue pour cette nouvelle saison de Citizen X, je l’ai trouvé. Je vais m’intéresser à la place des femmes dans la société, les femmes d’hier, celles d’aujourd’hui et bien sûr celles de demain.

Je sens que cela va être une bonne saison.

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