# CinémiX

D comme Dusse

8 octobre 2024

Lorsque j’ai appris à la radio que Michel Blanc était décédé, cela a déclenché chez moi, amateur de cinéma anonyme et fan des Bronzés comme tous les gamins de la génération X, capable de citer des répliques par cœur, peut-être même des films entiers, j’ai été pris non pas d’une grosse fatigue mais d’une profonde tristesse. Michel Blanc est le premier du Splendide à nous quitter, peut-être le plus emblématique de ce genre comique, la comédie populaire jamais vulgaire, même Le Père Noël est une ordure pouvait passer pour une forme de poésie avec cette troupe unique, qui s’était rencontrée au lycée, rendez vous compte, y a-t-il une bande de copains qui a autant occupé l’espace et notre imagerie collective que cette bande de copain là ?

« Ecoute Bernard, toi et moi on a un peu le même problème, je crois qu’on ne peut pas tout miser sur notre physique, surtout toi, alors si je peux te donner un conseil, oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce, sur un malentendu, ça peut marcher !  » Cette réplique culte des Bronzés font du ski lorsque Jean-Claude s’adresse à Bernard en bas des pistes, pourrait résumer Michel Blanc. Contrairement à Thierry Lhermitte, Michel Blanc ne pouvait pas jouer sa carrière au cinéma sur son physique, alors il a misé sur l’humour et surtout sur l’écriture, car ce qu’on sait moins, c’est qu’il est le co-scénariste des Bronzés, c’est d’ailleurs pourquoi il s’est très vite mis à réaliser ses propres films par la suite, Viens chez moi, j’habite chez une copine, Ma femme s’appelle reviens, Marche à l’ombre, Les spécialistes… où il a continué à jouer des rôles de losers attachants. Par la suite, il a voulu changer de registre avec des rôles dramatiques, qui lui ont d’ailleurs valu quelques récompenses de la profession, et l’amour inconditionnel du public. Autant dire que Michel Blanc pouvait tout écrire, tout imaginer, tout jouer, tout faire jouer, un monument du cinéma diront certains, il n’empêche que les fans dont je suis retiendra je pense son incarnation de Jean-Claude Dusse. Ses répliques y sont tout simplement inoubliables, inoxydables, il suffit d’en commencer une pour que quelqu’un la finisse à votre place…

« Monsieur l’agent, je ne vois pas le train pour Bourg Saint-Maurice. Nous sommes gare Saint-Lazare. Pourtant regardez mon billet, c’est mes yeux ou quoi ? J’crois bien que c’est vos yeux ! », « Quand te reverrai-je pays merveilleux ? », « M. Dusse, ce qui ne va pas c’est le planté du bâton, le planté du bâton M. Dusse? Je vais te le planter moi le bâton ! », « Je crois que j’ai une ouverture avec la réceptionniste » « Bon bah, dans 5 minutes, je nous déclare définitivement perdus »  » Je ne sais pas ce qui me retient de te casser la gueule. La peur peut-être ? Ouais c’est ça, allez viens on rentre », « Il a un malaise le slip ? » « T’as tort Gigi, c’est bon, c’est de la raie ! « … je pourrais continuer comme ça longtemps.

Quand te reverrai-je, pays merveilleux ? Quand te reverrons-nous merveilleux Michel ? En attendant, nous pourrons revoir tes films, les comédies et les autres aussi, et nous oublierons qu’il y a très peu de chances qu’on se revoit, mais sait-on jamais, sur un malentendu, ça peut marcher.

Tchao Michel !

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