Edouard, mon pote de droite – Episode 2

Le deuxième volet du documentaire de Laurent Cibien sur son pote de Janson de Sailly, Edouard Philippe, a lieu pendant la primaire de la droite et du centre jusqu’aux élections présidentielles 2017.

Edouard Philippe est semble t-il un homme fidèle puisqu’il choisit de défendre les couleurs d’Alain Juppé, à qui il doit ses début en politique. Choisir Alain Juppé en 2015, plutôt que François Fillon ou Nicolas Sarkozy, c’est osé. Le maire de Bordeaux est certes plébiscité dans sa ville mais il a 70 ans au moment de se lancer dans cette bataille, son expérience en tant que premier premier ministre de Chirac n’a pas été couronnée de succès, en tout cas il a vite été remplacé par Lionel Jospin. Pour finir, Alain Juppé est celui qui a le plus payé dans l’affaire du financement du RPR, ce qui lui vaudra un an d’inéligibilité, année sabbatique qu’il ira passer au pays des caribous. Mais d’après Philippe, il est « le gars » qu’il faut à la France. Dont acte !

Edouard Philippe est fidèle, droit dans ses bottes comme chichi certes, mais il n’a pas vraiment le nez creux. On l’entend dire que François Hollande se représentera sans aucun doute – dommage ! Que Macron n’a pratiquement aucune chance d’être au second tout – encore dommage ! Et il parie sur un deuxième tour à la primaire Juppé face à Sarkozy, seul moyen pour AJ de l’emporter – trois fois dommage ! Car Sarkozy ne fera que 21% et Fillon, tel un ras de marée, emporte tout sur son passage avec 44% des votes dès le premier tour. Juppé est battu à plates coutures et Edouard Philippe doit ranger ses ambitions nationales au placard. Il est tricard.

C’est là que l’histoire est intéressante. Quelques mois plus tard, Fillon se prend les pieds dans ses affaires d’emplois fictifs, faut dire aussi qu’il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Tout le monde dans sa famille a bénéficié d’un salaire de l’Assemblée Nationale sans y avoir beaucoup mis les pieds, justement. J’ai encore en tête une interview de Pénéloppe Fillon racontant sa journée type à Paris, et étonnamment le Palais Bourbon ne semblait pas faire partie des lieux qu’elle fréquentait beaucoup, peu pour une attachée parlementaire en tout cas. Avec toutes ses casseroles sorties au bon moment, Fillon n’avait pratiquement plus aucune chance de gagner et un boulevard s’ouvrait au centre pour Macron. Edouard Philippe confie à la caméra de son pote journaliste n’avoir eu aucun contact avec Emmanuel, qu’il apprécie néanmoins. J’ignore s’il ment à ce moment précis, j’en doute, quel intérêt aurait-il ? Deux semaines plus tard, il est nommé Premier Ministre. Incroyable retournement de situation !

Comme il le dit lui-même, en tant que maire d’une ville portuaire du Nord de la France, il est habitué à la marée. Un coup elle monte, un coup elle descend. La politique c’est pareil, dit-il. Eh bien cette fois, le ras de marée est en sa faveur. Le voici aux manettes du pays, attention ça va déménager !

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Edouard, mon pote de droite – Episode 3

Références :

Edouard, mon pote de droite, Documentaire de Laurent Cibien, 2015.

Edouard, mon pote de droite, Episode 2, Documentaire de Laurent Cibien, 2017.

Edouard, mon pote de droite, Episode 3, Documentaire de Laurent Cibien, le 4 juillet 2021 sur Arte.