Le miel et les abeilles

En parlant de miel et d’abeilles, pas la série des années 90 hein, avec Malaury Nataf, qui s’était davantage fait remarquer pour ses histoires de culottes, ou d’absence de culotte, que pour ses talents d’actrice, il y a dans ce produit millénaire et cet hyménoptère (nom scientifique de l’abeille, la même famille que les guêpes et les fourmis, si si), tout ce qu’on peut reprocher à ce monde économiquement mondialisé.

Il y a comme vous le savez peut-être, ou peut-être pas et dans ce cas il est important que vous le sachiez pour la prochaine fois où vous irez en supermarché au rayon miel, de plus en plus de miel contrefait. Du fake miel fait à partir de sirop de glucose, de colorant et d’un peu de pollen tout de même afin que ce produit frauduleux déjoue une partie des tests faits à la va-vite, ce que les autorités françaises et européennes se contentent de faire jusqu’ici. Résultat, il est très possible, sans qu’on soit pour le moment en mesure de le prouver sans étude un peu plus rigoureuse, que plus de la moitié des miels vendus en Europe ne soient pas de vrais miels. Génial n’est-ce pas ? Voilà ce que c’est que de commercer avec la Chine comme des bisounours, oubliant que là-bas ils n’ont qu’un objectif en tête, nous la faire à l’envers, torpiller la vieille Europe et devenir bientôt la première puissance économique mondiale, quand les Etats-Unis auront mis un deuxième genou à terre. Vous pensez que je noircis le tableau ? Alors je vous réponds juste ceci, une anecdote que j’ai déjà évoquée il y a quelques billets. Il y a en Chine des entreprises capables de produire de faux gilets de sauvetage, de faux gilets orange fluo qu’ils vendent aux Libyens ou aux autres enfoirés de malheur, afin qu’eux les vendent à des migrants en quête d’une vie meilleure de l’autre côté de la Méditerranée, ou au fond, si le bonheur n’est pas dans cette vie-ci, il sera peut-être dans la prochaine. Clairement, si on peut trouver des gens pour fabriquer des faux gilets de sauvetage, on n’a aucun mal à en trouver pour faire du faux miel, tout ce qui peut nuire à mon ennemi est mon ami.

Le plus triste dans cette histoire de miel, ce n’est pas qu’ils nous escroquent ou qu’ils essaient de nous tuer en nous bourrant le mou avec du sucre frelaté, le plus triste c’est que nous ne soyons pas capables de les en empêcher. C’est qu’en Europe voyez-vous, il y en a encore des soit disant responsables qui croient au libéralisme heureux, cherchez du côté de Bruxelles ou de Strasbourg, à côté d’un lobbyiste sans foi ni loi vous trouverez sans difficulté un député européen à acheter d’occasion. Voilà notre problème ! Et nous couillons de Français, on n’est pas fichus de faire mieux. On nous dit que c’est difficile et coûteux de tester tous les miels importés, car nous en consommons des milliers de tonnes. Eh bien, je vais vous la donner moi la solution, vous n’avez qu’à inverser la charge de la preuve. C’est à eux, les exportateurs, de prouver, et de payer pour cela, que leur miel est du vrai miel. Facile ! Vous verrez que les importations vont vite diminuer, profitant peut-être aux producteurs locaux qui sont obligés de baisser leur culotte, rien à voir avec celle de Malaury, pour faire face à la concurrence des producteurs de sirops de glucose. Voilà pour le miel contrefait ! Mais ce n’est pas tout malheureusement.

Les Asiatiques nous ont aussi envoyé un putain de frelon que l’on nomme justement le frelon asiatique et qui tue nos gentilles petites abeilles européennes et françaises, faut-il y voir un symbole de ce qui nous attend à plus ou moins brève échéance si nous continuons d’être défendus par des technocrates. Or, la disparition potentielle des abeilles, dont la cause n’est pas uniquement due au frelon, il ne faudrait pas oublier les pesticides et autres perturbateurs endocriniens tels que le glyphosate dont on veut nous faire croire qu’il est impossible de se passer, n’est pas sans conséquence. Les abeilles sont à l’origine de la moitié de la pollinisation. Sans elles, la production agricole s’écroulera et l’humanité crèvera de faim. On va le dire autrement pour que le message soit plus clair. Si les abeilles meurent, nous sommes morts. Je n’ai pas l’impression que nous en soyons bien conscients.

Je suis né au milieu des années 70, au moment où sortait en dessin animé la série Maya l’abeille, inspiré de l’histoire pour enfants écrite par Waldemar Bonsels en 1912. Il y était question d’abeilles bien sûr, mais aussi de sauterelles, de fourmis et tout un tas d’insectes incroyables et tout le monde vivait en harmonie, chacun avait sa place. J’étais fan quand j’étais petit. L’Homme aussi est fan de miel et d’abeilles depuis qu’il est tout petit petit petit. On a retrouvé des preuves archéologiques remontant à 8000 ans montrant des hommes récoltant du miel sur des peintures rupestres. Les Egyptiens l’utilisaient comme aliment, onguents médicinaux et pour embaumer les morts. Les Grecs le considéraident comme un cadeau des dieux de l’Olympe, qui de leur côté se nourrissaient de nectar, d’ambroisie et de miel justement. Hippocrate, le célèbre médecin grec, dont le serment des médecins porte encore le nom aujourd’hui, y accordait un rôle central dans la confection de ses remèdes. Les Romains le mangeaient et le buvaient dans une boisson dénommée « mulsum ». Les moines le récoltaient au Moyen-âge… bref le miel a accompagné l’histoire de l’humanité depuis des millénaires, disais-je en introduction.

Prenons garde à ne pas jouer avec le feu. S’il s’avère que les Grecs anciens avaient raison quand ils le considéraient comme un cadeau des dieux, que vont-ils penser ces mêmes dieux quand ils vont se retrouver un vieux pot de sirop de glucose chinois livré par Amazon sur le mont Olympe ? Attention à la colère des dieux grecs ! Nom de Zeus !