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Dinguerie(s)

12 août 2024

Les rabat-joie qui pensaient ou espéraient que les JO de Paris 2024 seraient un échec en sont pour leur médaille d’argent, les Jeux Olympiques ont été une formidable réussite et une parenthèse enchantée dans un monde et un pays désespérant de bêtise. Si j’avais parlé de dinguerie pour qualifier la cérémonie d’ouverture imaginée et mise en scène par Thomas Jolly, les épreuves nous en ont réservé de bien belles également, de dingueries. Mais par où commencer ?

Par le rugby à 7 peut-être, médaille d’or pour la France face aux tenants du titre fidjiens, un sport peu connu dans l’hexagone, plus habitué à son cousin à 15. Le recrutement d’Antoine Dupont aura été à la hauteur des espérances du sélectionneur puisque à lui seul, il a fait la différence. Egalité 7-7 à la mi-temps, une première mi-temps sans lui, il entre en jeu et direct il pique un sprint direction la ligne d’embut, petite passe pour terminer, essai. Un deuxième, puis un troisième essai signés Dupont, encore une passe magique Johnson et la finale est pliée. Sans vouloir jouer les troubles-fête, on se demande presque si c’est une bonne idée d’autoriser les joueurs de rugby à 15 dans le rugby à 7 tant cela semble facile pour eux, un jeu d’enfant presque.

Direction ensuite La Défense Arena où Léon Marchand a véritablement marché sur l’eau, emportant le 200 pap, le 200 brasse, le 400 et le 200 quatre nages, sans oublier le 400 quatre nages par équipe avec notamment Flo Manaudou, qui s’est offert de son côté la médaille de bronze sur le 50 nage libre, douze ans après Londres, un exploit de longévité. Marchand lui, a survolé les épreuves, arrivant souvent plusieurs secondes avant ses poursuivants, ce qui en natation est une éternité. A l’exception toutefois du 200 brasse où il a dû affronter le fameux Milak, champion olympique en titre, un tigre de compet, en tête jusqu’à 30 mètres de l’arrivée avant de se faire remonter et dépasser par Léon, le nettoyeur du bassin. A noter la belle médaille d’or d’Anastasia Kirpichnikova sur 1500 nage libre, une que les Russes n’auront pas pour cette jeune femme fraîchement naturalisée française.

Autre géant de son sport qui a éclaboussé les écrans, Teddy Riner, vainqueur par ippon et médaille d’or pour la troisième fois, non consécutive puisqu’il avait dû se contenter du bronze à Tokyo. Une moisson de médailles et d’émotions pour le judo français, même si on regrettera forcément que Romane Dicko et Clarissse Agbegnenou n’aient pas réussi à grimper au sommet de l’Olympe au côté de Teddy. Pas grave, la compétition par équipe nous a tellement emporté haut après avoir été menés 3-1 par les Japonais et le retournement de situation de Joan Benjamin Gaba sur son opposant pourtant largement favori. Et ce tirage au sort du dernier combattant, il fallait pour l’histoire que ce soit les plus de 90 kg et ce fut le cas, à se demander si les Français n’ont pas trafiqué la roulette russe. Quel plaisir de judo cette finale, quel suspens, quelle joie ! Un des grands moments des JO 2024 à n’en pas douter.

A propos de sport individuel joué en équipe, on retiendra aussi le tennis de table des frères Lebrun, médaillés de bronze face au Japon également, un sport archi dominé par les pays asiatiques, Chine en tête, normal me direz-vous, les gamins repérés précocement pour leurs aptitudes pingponguesques y font près de cinq heures de coups droits et de revers par jour sans bouger de leur table. Un tel régime vous rend soit fou soit champion olympique. Et aussi le bronze en individuel pour Félix Lebrun, le petit frère de 17 ans seulement, vous rendez-vous compte, plus de trente ans après la médaille de Jean-Philippe Gatien aux JO de Barcelone. Alex et Félix Lebrun, désormais connus comme les Frères Lebrun, sont célèbres dans toute la France, eux qui étaient déjà considérés comme des stars en Chine, un joli coup de projecteur pour le tennis de table.

J’ai été touché par la médaille d’argent au concours complet en équitation et si j’avais connu cette histoire avant, je pense que les larmes auraient coulé, comme ce fut le cas pour certains spectateurs ce jour-là à Versailles. C’est que le cheval du deuxième cavalier, Chaman Dumontceau, appartenait avant à Thaïs Meheust, avant que celle-ci ne chute sur une haie lors d’une épreuve de cross au haras du Pin en 2019, et décède écrasée par son cheval. Son rêve, c’était de participer aux JO de Paris, et pourquoi pas de remporter une médaille. Alors son ami Stephane Landois a relevé le défi pour elle, il a récupérer le cheval blessé, l’a soigné, bichonné, remis en selle et emmené aux JO pour remporter une médaille. Pour la petite anecdote, qui amusera tous les observateurs de la physique quantique et de la sérendipité comme moi, Thomas a pris une chambre dans un gîte non loin du château de Versailles pendant les épreuves. En refermant la porte, il a découvert que cette chambre appartenait avant à une petite Thaïs. Qu’en dîtes-vous ?

Toujours dans les sports moins médiatisés que la natation ou le judo, s’agissant en tout cas des JO, une ovation s’il vous plaît à Pauline Ferrand-Prévôt qui a écrasé l’épreuve de cross-country de VTT, prenant la tête de la course du début jusqu’à la fin, et la médaille d’argent de Victor Koretzky, bousculé puis doublé par ce diable anglais de Tom Pidcock à quelques centaines de mètres de l’arrivée, grrr perfide albion ! Toujours à vélo, mais en BMX cette fois, quelle performance des trois Français (Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu), médailles d’or, d’argent et de bronze en BMX course, trois drapeaux français dans le ciel de Paris et une seule et même Marseillaise pour les trois lascars. Nicolas JeanJean, au BMX park, l’aurait méritée également, tant ses acrobaties ont été époustouflantes, repoussant loin les lois habituelles de la gravité, surtout à deux roues, mais les juges en ont décidé autrement, lui accordant cependant la médaille de bronze. A ne pas oublier non plus la médaille d’argent en tir à l’arc hommes par équipe, on ne se rend pas compte la prouesse que cela représente de mettre une flèche au milieu de la cible à 50 mètres, n’est vraiment pas Robin des Bois qui veut, moi j’ai essayé, je peux vous dire que ne serait-ce que toucher la cible est un exploit, alors le mille. Sans oublier qu’il faut compter sur le vent, l’adversaire de Lisa Barbelin, médaillée de bronze en individuel, en quarts de finale s’en souviendra sans doute longtemps puisque sa flèche a été littéralement soufflée à gauche de la cible alors qu’elle tirait pour la victoire et un 8 lui aurait suffit. Un retournement de situation incroyable, un coup d’éole et un spectacle magnifique avec les Invalides juste derrière. Autre grand spectacle et lieu historique unique peu habitué à recevoir des compétitions sportives, le Grand Palais, où se déroulaient les épreuves d’escrime et de Taekwondo, qui ont vu briller deux jeunes femmes en particulier, Manon Apithy-Brunet, médaille d’or au sabre, et Althea Laurin, médaille d’or chez les moins de 67 kg.

Je finirai par les sports co, foot, basket, hand, volley, je mets de côté le hockey sur gazon car je trouve ce sport disgracieux, les joueurs/joueuses étant la plupart du temps pliés en deux sur leur crosse pour tirer ou dribbler et puis il est où le gazon ? C’est vrai ça, on ne peut pas appeler un sport hockey sur gazon vert s’il se joue sur du synthétique bleu. Pourquoi ne pas mettre le même revêtement à Wimbledon pendant qu’on y est. Non franchement, je n’ai pas aimé ce sport, les fans vont me haïr mais j’ai le droit de ne pas tout aimer non ? A propos de bleu, s’agissant du foot et des bleus de Thierry Henry, que je n’aime pas non plus car ce n’est pas un melon qu’il a, c’est carrément une pastèque, bravo à l’EDF pour sa médaille d’argent. Ceci dit, le foot a-t-il sa place aux JO ? Personnellement je pense que le foot a assez d’exposition médiatique et de financement pendant le reste du temps, on pourrait donc s’en passer aux Jeux Olympiques, surtout si c’est pour se faire ridiculiser par les Espagnols. Mais il y a plus ridicule encore, il y a cette passe de Mem à 9 secondes de la fin en hand masculin, la France mène de 1 point, le match est gagné, sauf à faire une énorme boulette face aux Allemands. Et bien entendu, cette bourde on la fait, et même deux fois à la fin des prolongations où on laisse le meilleur tireur allemand, celui qui a permis à son équipe de recoller et d’arracher les prolongations, tirer une nouvelle fois à quelques secondes de la fin. Un match catastrophe à oublier le plus vite possible. Heureusement qu’il y a le volley pour compenser avec cette victoire incroyable face aux Polonais, 3-0. Un 3-0 en volley c’est comme un 5-0 en foot, gagner de vingt points en basket ou de dix en hand, c’est une branlée. Gagner les JO, pour la deuxième fois consécutive, une première dans l’histoire de ce sport aérien ahurissant de beauté contrairement au hockey, en mettant une branlée à son adversaire, c’est extrêmement jouissif faut avouer. Heureusement, disais-je, car les JO se sont finalement terminés par deux matchs de basket très très très très très frustrants, deux matchs opposant la France aux USA, hommes et femmes. Normalement, sur le papier, y a pas photo, les Français vont prendre deux pilules et rentrer faire dodo, comme nous y a invité le meneur des Golden State Warriors, le sniper à la tête d’ange, Stephen Curry. Sauf que jouer une finale des JO à domicile vous donne des ailes, mieux que Red Bull, et les deux équipes tricolores ont bien failli réaliser l’exploit de battre les Etats-Unis aux JO, cela s’est joué à un ou deux paniers chez les gars et un seul petit, tout petit, point chez les filles. Alors les boules raides, c’est nous qui les avons eues.

Voilà ce que je retiendrai des épreuves aux JO de Paris 2024, deux semaines de plaisir sportif intense. J’en oublie forcément, notamment les étrangers, les Simone Byles, revenue de l’enfer pour récolter quatre nouvelles breloques en gym ou Armand Duplantis, le sauteur à la perche qui va finir par arriver sur le toit du stade s’il continue comme ça ou le pakistanais Arshad Nadeem, qui lance tellement loin le javelot qu’un de ces quatre, un spectateur va se faire embrocher façon kebab. Je m’arrête là et je me dis vivement Los Angeles 2028 !

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