X.com
Je n’ai jamais mis Citizen X sur Twitter parce que je considérais que ce réseau social était un dépotoir, ou plutôt un défouloir, pour tous les abrutis de la planète. Je ne voulais pas perdre mon temps à répondre à des cons qui ne sont pas d’accord avec moi. Notez qu’ils ne sont pas cons parce qu’ils ne sont pas d’accord avec moi, ils sont cons parce qu’ils se cachent derrière un écran et un pseudo la plupart du temps pour déverser leur connerie sur les réseaux. Quoique vous disiez, quoique vous écriviez, vous vous ferez toujours déverser dessus une tonne d’insultes venant de gens que vous ne connaissez absolument pas, qui ne vous connaissent pas non plus et qui pourtant vous détestent parce que vous avez écrit ceci ou cela. Alors à quoi bon écrire sur Twitter ? D’autant qu’avec 280 caractères maximum par tweet, difficile d’étayer son propos, clairement Twitter a toujours été le réceptacle des punchlines, ces petites phrases choc qui ont pour but de marquer les esprits et faire le buzz, ce n’est pas l’endroit pour faire des analyses, thèse, antithèse, synthèse, foutaises ou des débats constructifs, c’est à dire sans insultes ni remarques personnelles ou physiques. Pourtant, Twitter est devenu le premier réseau social au monde, délaissé par la nouvelle génération pour Insta ou Tiktok car plus portée sur l’image que sur le texte.
Pourtant, en intitulant mon blog Citizen X en 2020, j’étais en avance sur l’histoire. Si on m’avait dit à l’époque que Twitter deviendrait X.com, peut-être m’y serais-je inscrit car je me serais dit que cette plateforme ne peut-être faite que moi citoyen ordinaire, X.comme n’importe qui, .comme Monsieur Toulemonde. Mais celui qui a racheté Twitter est tout sauf Monsieur Toulemonde, ou alors si, Monsieur Tout le Monde, et si on peut lui mettre Mars pour le même prix, il prend. Ce Monsieur Patoulemonde, c’est évidemment Elon Musk, que Toulemonde connaît, que j’ai évoqué il y a quelques billets à propos de l’élection présidentielle américaine, le patron de Space X, Tesla et bon nombre de compagnies, l’homme le plus riche de la planète bleue et bientôt de la planète rouge.
Le problème posé par ce rachat avec pertes, fracas et crachats, pertes parce qu’il a licencié la quasi intégralité du personnel de Twitter, fracas car cela a fait beaucoup de bruit évidemment, beaucoup de buzz, et pas uniquement sur Twitter et crachat parce que toute l’intelligentsia lui a craché dessus alertant sur le danger pour la démocratie. Quand il est arrivé au siège de la firme à l’oiseau bleu le premier jour, Elon Musk est venu avec un lavabo, histoire de bien signifier qu’il allait tout nettoyer, et c’est ce qu’il a fait. En réalité, Musk, le must du must de l’entreprenariat, milliardaire, Twittos compulsif du matin au soir et jusqu’au bout de la nuit, a voulu s’acheter un megaphone comme d’autres s’achètent des journaux papier, un mégaphone qui lui a coûté la bagatelle de 44 milliards de dollars. Lui le papier, ça ne l’intéresse pas de toute façon, il laisse ça à d’autres, aux Français, les Niel, Arnaud, Bolloré, Pigace qui investissent quelques piécettes dans Le Monde, les Echos ou les Inrocks. Musk lui veut un truc avec lequel on puisse faire joujou directement sans passer par un rédacteur en chef ou tout autre métier de l’ancien monde. Lui n’aime pas qu’on le modère, qu’on le filtre, il veut pouvoir dire ce qu’il pense en direct et que toute la planète l’écoute. Je crois qu’on n’avait jamais vu un entrepreneur aussi mégalo et pourtant on en a vu défiler quelques-uns, de tout temps et sur tous les continents.
L’intelligentsia a raison néanmoins, cela n’est pas sans poser problème car il a confisqué l’outil d’expression de centaines de millions d’utilisateurs, qui certes peuvent continuer à tweeter, sauf si c’est pour critiquer Musk, l’une des ses entreprises ou les personnes à qui il apporte son soutien, par exemple Donald Trump. Musk se plaignait d’être censuré par les « wokistes » de Twitter, ces espèces de gauchistes 2.0, c’est pour cela qu’il a décidé de racheter l’oiseau et de le mettre en cage. Le changement de nom n’en est pas vraiment un pour lui. X.com était déjà le nom de sa société de paiement sur internet, devenue ensuite Paypal, dont il voulait également faire un réseau social. L’objectif est atteint vingt ans après, sauf que le réseau n’a plus rien de social. X.com est devenu le réseau d’un seul individu, Citizen X, ce n’est pas moi, mais Musk.
Sources / Références
Le monde selon Elon Musk, James Jacoby, 2023
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# NeXt
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