What’s next ?
Here we are, comme disent les Américains, cette fois on y est, Trump a gagné ! And so what ? What’s next ? C’est quoi la suite ? Pour répondre à cette question, je suis allé voir un autre milliardaire. Pas Musk évidemment, qui est dans le même camp que Trump et à mettre dans le même sac, lui voit notre futur sur Mars quand nous aurons fini de pourrir la Terre. Non merci, je préfère le musc sous forme de parfum que sous celle d’un génie des affaires et de l’innovation, mais surtout complètement barré. Non, je suis allé voir Bill Gates, enfin aller voir, façon de dire, si je connaissais personnellement Bill Gates, je ne serais pas là à écrire des billets mais allongé sur transat à Los Angeles ou San Francisco à siroter des cocktails en regardant mon compte en banque grimper. Je plaisante évidemment, d’autant que Bill Gates ne me laisserait pas utiliser ses millions pour mon seul profit, aucun doute là-dessus. Je sais ce que mes lecteurs de gauche me diront, que Gates s’achète une bonne conscience avec sa fondation et ses actions humanitaires en oubliant que lui et ses collègues milliardaires sont une des origines de la surexploitation de notre planète, puisqu’ils sont au cœur même du capitalisme. Je leur répondrai alors que c’est mal connaître Bill Gates. Il n’a pas besoin de s’acheter quoi que ce soit, il a déjà tout ce qu’il veut, y compris une bonne conscience, car l’industrie du logiciel, même si elle contribue à la pollution globale par exemple au travers des data centers, ces usines à serveurs qui consomment une énergie pas croyable, ce n’est cependant pas la pire des industries, et de loin. Par ailleurs, le gars est avant tout un scientifique, un de ceux à qui tu donnes un problème et qui ne s’arrêtent pas de réfléchir tant qu’ils n’ont pas trouver la solution. Un scientifique et un véritable philanthrope, c’est à dire au fond un brave gars qui aime les gens, qu’ils soient blancs, noirs, latinos, asiatiques, riches, pauvres, hommes, femmes ou autre genre. Le fait qu’il soit milliardaire ne fait pas de lui une mauvaise personne juste parce qu’il est riche et si tous les riches se comportaient comme lui, à commencer par Trump et Musk, le monde se porterait bien mieux. Mais peu importe les procès d’intention, ce qui m’intéresse ici, c’est son documentaire sur le futur, comment Bill Gates voit le futur et quels en sont les principaux défis. Il en voit cinq pour être précis.
Intelligence artificielle
Le premier enjeu du futur selon Bill, et ce n’est pas surprenant pour quelqu’un qui a construit un empire dans le domaine de l’informatique et des logiciels, c’est l’intelligence artificielle, qui avec notamment Chat GPT et tous ses concurrents, est en train de révolutionner le monde, un peu comme l’a fait internet il y a vingt ou trente ans. Moi aussi, lors de cette troisième saison de Citizen X, j’ai beaucoup utilisé Chat GPT, je ne l’avais pas fait pour les saisons précédentes car le service n’existait pas encore, ou alors en mode beta, maintenant qu’il est là, je ne peux plus m’en passer. Je ne lui demande pas d’écrire des textes à ma place comme le font les étudiants paresseux, je discute avec lui, je lui pose des questions, par exemple en histoire, et en quelques secondes j’ai ma réponse. Je gagne un temps fou et je trouve ça génial. Je ne suis qu’un exemple d’usage parmi tant d’autres mais il est certain que le truc va révolutionner la manière dont on fait un paquet de choses, à commencer par le codage informatique. Faut-il s’en inquiéter ? Des millions de jobs vont-ils disparaître sans être remplacés et générer du chômage et de la pauvreté ? Franchement, je n’en sais rien. Probablement. Mais d’autres jobs seront créés, il y a tellement à faire, surtout en ce qui concerne le développement durable, l’énergie, la gestion des déchets, etc. etc. etc. L’humanité aura toujours des besoins, l’économie se réoriente en permanence autour de nouveaux besoins. Il ne faut pas avoir peur de l’avenir et il ne faut pas avoir peu de l’IA, à condition de savoir maîtriser cet outil et que l’homme ne devienne pas l’esclave de l’outil. Une nouvelle technologie doit toujours être maîtrisée, sinon c’est la boîte de Pandore. Donc, nous verrons bien où l’IA nous emmène, ce qui est certain c’est qu’on ne peut pas faire machine arrière.
Ce qui m’inquiète davantage, c’est l’usage que font nos enfants des écrans et des réseaux sociaux et si ceux-ci ne vont pas leur bouffer le cerveau, les rendre complètement accro et idiots. Dans ce cas, l’humanité aura perdu face à la machine, comme Kasparov face à Deep Blue. Nous n’en sommes pas encore là, mais soyons vigilants.
Fake news
Le second enjeu du futur selon Bill Gates, un enjeu qui est lié au premier, est celui de la vérité. Comment saurons-nous à l’avenir ce qui est vrai et ce qui est faux ? Si tant est que la vérité absolue existe. Comment faire quand on peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui en prenant son visage et sa voix grâce à un bon algorithme. Et si on ne sait plus quelle est la vérité, on va donner un pouvoir monstrueux à des gens qui vont s’en servir pour manipuler les foules. C’était le cas dans la Russie soviétique, le journal de référence s’appelait d’ailleurs la Pravda, la vérité en français, alors qu’il n’y avait pratiquement rien de vrai dedans. La Russie de Poutine n’est pas très différente, tout comme la Chine de Xi Xinping et tous les pays dirigés par des autocrates qui contrôlent les médias. La question de la vérité et des médias est effectivement centrale. Quand Elon Musk s’achète avec son argent de poche le plus grand média citoyen du monde, ce n’est pas pour le bien de l’humanité, c’est pour porter sa voix à lui et surtout sa vision du monde. Il le fait de façon totalement autocratique et mégalo, et personne n’est capable de l’en empêcher, car l’Amérique est, quoique Musk en dise, le pays de la liberté. Il en est la preuve ultime. Jamais Musk n’aurait fait ça s’il avait été russe ou chinois. S’il avait été russe ou chinois, il serait en taule ou mort. Mais le problème reste entier, comment ferons-nous pour qu’une presse indépendante et libre perdure, sans quoi nous serons incapable de distinguer le vrai du faux. La vérité est un enjeu majeur de nos démocraties dans les années à venir.
Réchauffement climatique
Troisième enjeu, vital, le réchauffement climatique et plus généralement la préservation de la nature qu’on est en train de détruire à vitesse grand V. Il y a une différence majeure à cet égard entre les écolos et Bill Gates. Quand la plupart des écolos, qu’ils soient de gauche ou de droite, pensent qu’il fausse arrêter la croissance, arrêter le capitalisme et faire machine arrière toute avant que tout explose et que l’atmosphère devienne irrespirable, Bill Gates croît dans le capitalisme, l’innovation et l’entreprenariat pour trouver des solutions. Il a d’ailleurs investi beaucoup d’argent et de temps dans des technologies alternatives, que ce soit dans le nucléaire ou les matériaux de construction, car il croît dans la possibilité de produire de l’énergie nucléaire propre et du béton propre. Ce n’est pas qu’il le croît, il le sait parce que les boîtes dans lesquelles il a investi ont démontré que leurs innovations fonctionnent, seulement il faut beaucoup beaucoup, beaucoup d’argent, bien plus que Bill Gates peut en dépenser même s’il met des milliards sur la table, pour passer de la phase d’expérimentation à la phase de déploiement. Rien qu’en Inde par exemple, il y a des milliers de cimenteries, il va sans dire qu’elles ne pourront pas changer de technologie du jour au lendemain. C’est ce qu’on appelle l’inertie. Moi j’appelle aussi ça le syndrome du Titanic, le monde est comme un gros paquebot qui fonce sur un iceberg et on a le choix entre freiner ou accélérer en changeant de cap. Le capitaine du Titanic a choisi de freiner, résultat il s’est pris l’iceberg et le bateau a coulé. Bill Gates propose lui d’accélérer en changeant de direction, de miser sur l’innovation, sur les nouveaux projets, sur l’énergie créative de l’humanité plutôt que sur ses peurs. La question divise car elle est extrêmement idéologique. Jamais les anticapitalistes n’admettront l’idée que c’est le capitalisme qui peut sauver un monde qui va au devant d’un putain d’iceberg qui fond. La cause du problème ne peut pas être également la solution, pensent-ils. Un capitalisme raisonné et raisonnable, et surtout orienté vers la nature et le développement durable, les écolos n’y croient pas. Pourtant, imaginer que l’humanité va s’arrêter de vivre et de consommer, comme au pire moment du Covid ou tout le monde se terrait chez soi comme des rats, est absurde. C’est le principe même de l’inertie. Le monde continuera à consommer quoi qu’il arrive, il faut juste qu’il consomme dans la bonne direction. Le virage sera peut-être brutal, on risque de se frotter à l’iceberg, mais on ne l’évitera pas en restant statique ou en freinant. Quant à penser qu’on peut faire faire demi-tour à un paquebot comme on le ferait avec une bonne vieille bagnole et un bon frein à main, c’est complètement stupide. L’homme est fait pour avancer. Toutes les espèces vivantes d’ailleurs, avancent. Quelle espèce avance en reculant ? Aucune ! Il y a bien quelques insectes qui semblent hésiter, se balançant d’avant en arrière pendant des heures, j’y vais, j’y vais pas, j’y vais, j’y vais pas, j’y vais, j’y vais pas, et puis finalement ils y vont, parce qu’ils n’ont pas le choix, encore une fois personne sur cette planète n’avance en reculant. Alors avançons, mais dans la bonne direction, et ce que Bill Gates propose.
Richesse et pauvreté
Quatrième enjeu, l’écart entre les riches, dont Bill Gates fait partie comme tout le monde le sait puisqu’il est parmi les personnes les plus fortunées de la planète, sa fortune se comptant en centaines de milliards de dollars, et les pauvres, qui eux se comptent en milliards. En fait, le vrai problème n’est pas qu’il y ait des riches, le problème est que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Au milieu, la classe moyenne, qui a fortement grossi sur la seconde moitié du XXe siècle, commence à se paupériser, sauf en Chine où le développement de celle-ci est plus récent. Partout ailleurs, la classe moyenne se réduit, elle a le choix entre deux directions, trouver un moyen, un moyen autre que le travail, pour rejoindre le groupe des riches, ou option deux, rejoindre petit à petit le groupe des pauvres. Beaucoup voudraient choisir l’option une évidemment mais la réalité est très différente, la plupart des gens de la classe moyenne s’appauvrissent, option deux, point barre. Bill Gates n’a pas de solution miracle à proposer sur ce point mais il est conscient du problème. Il sait par exemple qu’il faut augmenter les bas salaires pour que les gens puissent vivre décemment de leur travail. Ce n’est pas négociable, même si les entreprises font encore de la résistance, cela ne tiendra pas longtemps, car la situation sociale va exploser. C’est le cas à Chicago où les travailleurs de la restauration ont obtenu l’augmentation de leur salaire pour ne plus dépendre uniquement des pourboires et du bon vouloir des clients. Il y aussi une baguette magique à la disposition des gouvernants pour rééquilibrer la situation et cette baguette, c’est la fiscalité. Pour le moment, la fiscalité envers les riches est assez clémente partout sur la planète, cela n’a pas toujours été le cas, notamment aux Etats-Unis où dans les années 60, 70, le taux marginal d’imposition pouvait monter à 80% ou 90% et cela ne sera peut-être pas toujours le cas. Pour le moment, les états ont trop peur de faire fuir les capitaux, alors ils n’osent pas taxer les riches. Cela changera peut-être. En attendant, Bill Gates et sa femme Melinda ont appelé les milliardaires à faire don de tout ou partie de leur fortune après eux, pour le bien de l’humanité et l’avenir des futures générations. Ils ont été suivis par environ 300 autres milliardaires à travers le monde. Je trouve que c’est un excellent résultat et une excellente nouvelle, même si c’est purement symbolique, mais rien ne vaut la puissance des états. L’enjeu climatique, rien qu’à lui seul, est tellement significatif, que ce ne sont pas 300 milliardaires qui changeront la donne, surtout si on ne fait rien de bien avec leur argent. Et puis leur argent, c’est surtout des actions de grandes entreprises. C’est virtuel en quelque sorte, à moins que l’entreprise ne soit vendue et que les actions soient transformées en cash, sinon ce n’est pas vraiment de l’argent. De toute façon, l’argent aussi est devenu virtuel, aujourd’hui plus que jamais d’ailleurs, avec les bitcoins et autres monnaies numériques. Le Covid a aussi prouvé qu’on pouvait mobiliser autant de milliards que nécessaire si c’était une question de vie ou de mort. Et on l’a fait. On l’a fait ! Donc on pourrait très bien financer toutes les innovations nécessaires à sortir du pétrin climatique. Quant à l’écart entre les riches et les pauvres, il n’appartient qu’aux états de vouloir le combler, en taxant davantage les riches pour en augmenter le salaire des pauvres et investir dans les service publics, santé et éducation en tête. Et pour ceux qui n’ont pas de salaire du tout, les ultra-pauvres en quelque sorte, comme il y a des ultra-riches, il y a des ultra-pauvres, ceux qui n’ont rien du tout et qui vivent dans la rue, pour ceux-là, il faudra tout ou tard parler de revenu universel. Impensable pour les riches, indispensable pour les pauvres.
Santé
Dernier enjeu du futur, la santé. Le Covid est venu nous rappeler une réalité implacable : nous sommes fragiles, très fragiles même, en tant qu’humanité. Un tout petit virus microscopique pourrait nous balayer de la carte en quelques mois, quelques années. Le Corona n’était finalement pas aussi mortel qu’on l’avait craint et anticipé, surtout nous avons su réagir vite et quand je dis nous, ce n’est pas tout à fait nous, mais surtout eux, les Américains, encore eux, qui ont mis les moyens et sont allés chercher les bonnes technologies et les bonnes personnes là où elles se situaient, en l’occurence dans le labo allemand de deux chercheurs immigrés, qui associées à la puissance industrielle d’un gros labo pharmaceutique, a permis de sortir un vaccin dans un délai incroyablement court. Ce n’est pas la recherche publique française, ni Pasteur, à qui on doit ce vaccin non. Chez Pasteur, on en était encore à se crêper le chignon pour savoir qui serait le premier parmi les différents services du labo à se mettre en mouvement. On doit ce vaccin au capitalisme américain, que ça plaise ou que ça ne plaise pas, c’est ainsi. Il en va de même pour le paludisme, ou malaria, qui tue des centaines de milliers de gens chaque année, en particulier en Afrique. Bill Gates et sa fondation ont investi des milliards depuis des années pour trouver une solution à ce fléau. Encore une fois, ce n’est pas la recherche publique qui a pris le sujet à bras le corps, c’est une fondation privée, financée par un milliardaire qui tire sa fortune du capitalisme. La maladie est un enjeu majeur pour l’humanité car encore une fois, l’humain est fragile. Il est là depuis des millions d’années mais il pourrait disparaître en un claquement de doigt. La seule manière d’échapper à ce funeste destin, la seule manière de se battre, celle qui nous a permis de vaincre les pires épidémies de notre histoire, c’est la science. Qu’elle soit publique ou privée, la science a été, est et sera la solution.
Voilà la vision de l’avenir et de ses enjeux de Bill Gates. Je serais curieux d’entendre celle d’un chef de tribu en Afrique ou en Amazonie, d’un paysan chinois ou indonésien, un pêcheur inuit ou toute personne dont la vie est très différente de celle d’un milliardaire américain pour voir si elle diffère. Elle diffère certainement. Seulement je suis français et donc un occidental, né dans les années 70, j’ai connu le développement de l’informatique grand public, alors Bill Gates, ça me parle. J’ai d’ailleurs longtemps eu un PC et écrit sur Word, jusqu’à ce que mon beau-père me fasse découvrir Mac. Depuis, mes amis m’appellent Apple man. Quelle pomme je suis ! J’aurais d’ailleurs été curieux d’avoir la vision de Steeve Jobs, le fondateur d’Appel, qui détestait cordialement Bill Gates. Il l’accusait de lui avoir piqué ses idées, car Bill avait été stagiaire chez Apple avant de créer Microsoft. Mais bon, tout ça c’est du passé, Gates a révolutionné l’informatique avec Windows, Jobs l’internet mobile avec l’iPhone. La maladie aura vaincu Steeve malgré tous ses milliards et Bill dépense les siens pour un avenir meilleur.
Source / Références
What’s next, documentaire de Bill Gates, disponible sur Netflix.
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