America

L’Amérique est un pays étonnant à bien des égards, je m’en aperçois en lisant François Busnel et sa revue trimestrielle America, alors que le dernier numéro vient de paraître.

L’Amérique, c’est ce pays qui est capable de placer à sa tête un playboy séducteur mondain (JFK), un acteur de westerns (Reagan), un milliardaire du pétrole (Bush sénior) puis son fils ancien alcoolique repenti (Bush junior), un métis qui porte le même prénom que son ennemi du moment (Barack Hussein Obama), un animateur de talk-show à la mèche rebelle (Trump) et aujourd’hui un vieil animal politique de près de 80 ans, Joe Biden. Cherchez la ligne directrice ou la cohérence dans ces choix de Présidents !

L’Amérique, c’est ce pays volé à un autre peuple après avoir perpétré un génocide dans l’indifférence générale (lire America n°9). Ce peuple que l’on nomme les Indiens et que l’on croît unique, alors qu’il y avait des dizaines, voire des centaines, de peuples natifs et qu’il y a autant de différences entre un Cheyenne et un Cherokee qu’entre un Italien et un Norvégien. Et rappelons tout de même que ces massacres, c’est nous les Européens, les grands défenseurs des droits de l’Homme, qui les avons commis, pour assouvir notre inextinguible soif de l’or, cette soif qui nous amène aujourd’hui à détruire des forêts en y déversant tout le cyanure disponible pour en extraire le précieux métal – my precious !

L’Amérique, c’est le pays de tous les espoirs quand on fuit la misère – l’american dream ! – et de tous les désespoirs quand on y est – dans la misère – celle des Noirs, des Latinos ou des Natives, encore eux. Eh oui, ils ont résisté, ils sont même près de 5 millions, soit plus qu’avant l’arrivée des colons au XVème siècle, mais plus d’un quart d’entre-eux vivent actuellement sous le seuil de pauvreté et les taux de suicide, de chômage, d’alcoolisme, d’illettrisme, d’incarcération et de violence, notamment envers les femmes, y explosent.

L’Amérique, c’est un pays où le mot race désigne à la fois une couleur de peau et une course. Une course à la vie à la mort, où tous les coups sont permis et donnés. Tu as perdu ton job, tu as perdu ta maison, tu n’as pas d’assurance santé, tu n’as pas de quoi donner à bouffer à tes gosses, et bien crève ! Ou prends un crédit ! Mais pas chez Goldman Sachs hein.

L’Amérique, c’est le pays du mélange de genres absolu, le pays de Jack London, Jack Nicholson, Jacky Kennedy, F. Scott Fitzgerald, John Fitzgerald Kennedy, Douglas Kennedy, Kirk et Michael Douglas, Michael Jackson, Michael Jordan, Kobe Bryant, Brian De Palma, Pierre Palmade (euh non pardon !), Mohammed Ali, Mahershalalhashbaz Ali (The Green Book), Aretha Franklin, Benjamin Franklin, Franklin Roosevelt, Harrison Ford, Francis Ford Copolla, Henry Ford, Henry Kissinger, Bill Gates, Bill Clinton, Billy the Kid, Elvis the King, Prince, Mickey, Mickey Rourke, Donald, Donald Trump, Donald Sterling (le boss des LA Clippers et raciste notoire), Serena Williams, Venus Williams, Steeve Wozniak, Steeve Jobs, Steeve McQueen, Oprah Winfray, Windows, Leonardo Di Caprio, Robert de Niro, Al Pacino, Al Capone, Truman Capote, Michelle Obama, Michelle Pfeifer, Coolio, Jay-z, Beyonce, Madona…

On l’adore ou on la déteste mais elle ne laisse jamais indifférent. Je vous invite à lire America, l’Amérique comme vous ne l’avez jamais lue.

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