#CCC : la Convention Citoyenne pour le Climat

Il y a une petite année, 9 mois en réalité, la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) rendait son rapport final avec 149 propositions, le résultat du travail participatif de 150 citoyens tirés au sort. Déjà une première remarque les gars, à tout hasard, personne parmi vous n’a eu l’idée de formuler 150 propositions, et non 149, comme vous étiez 150 citoyens, enfin je dis ça je dis rien. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Quand on rentre dans le détail du rapport (que vous pouvez consulter en cliquant ici), on voit qu’il s’agit d’un énorme travail et pour des gens qui ne sont pas des experts, c’est très pro. Cela prouve que l’intelligence collective, ça fonctionne, et ça peut produire de très bons résultats. Par contre, comme tout travail conséquent, on a là une vraie somme, relativement indigeste à lire, autant dire qu’il est peut probable que les autres citoyens y jettent un oeil plus de 5 ou 10 minutes. Il manque à mon avis une hiérarchisation des propositions, un top 10 par exemple, voire un top 5 non négociables, par exemple. Quelque chose de plus déterminé, plus précis, plus radical. Il y a bien une synthèse (consultable ici) mais elle fait 7 pages de pure texte et ne reprend pratiquement aucune proposition, principalement les objectifs. Dommage !

Coté représentativité, c’est pas mal.

• le sexe : conformément à la réalité de la société française, la Convention est composée à 51 % de femmes et à 49 % d’hommes
• l’âge : 6 tranches d’âge, proportionnelles à la pyramide des âges à partir de 16 ans, ont été définies.
• le niveau de diplôme : 6 niveaux ont été retenus, afin de refléter la structure de la population française de ce point de vue. Une attention toute particulière est portée sur la nécessité d’une juste présence des personnes non-diplômées.
• les catégories socio-professionnelles : la Convention citoyenne reflète la diversité des CSP (ouvriers, employés, cadres…) au sein de la population française. Des personnes en situation de grande pauvreté sont également présentes.
• le type de territoires : en se basant sur les catégories Insee, la Convention respecte la répartition des personnes en fonction du type de territoires où elles résident (grands pôles urbains, deuxième couronne, communes rurales…). Des personnes issues des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont également présentes.
• la zone géographique : la Convention illustre également la répartition de la population française sur le territoire métropolitain (Région) et ultra-marin.

Ils n’ont pas fait de stats sur l’origine ethnique, ou la couleur de peau, du moins pas officiellement, car ce n’est pas politiquement correct, mais on voit quelques noirs ou métisses sur la photo, l’honneur est sauf.

Cette initiative était une première à cette échelle. Un groupe de citoyens tirés au sort, chargés d’une vraie mission de réflexion sur le fond, débouchant sur des propositions. Cela donne du grain à moudre pour une future réforme du système démocratique français.

Néanmoins, force est de constater, et la Convention vient de le faire elle même dans une ultime session de travail et d’échanges, que peu de propositions ont été reprises ou sont sur la voie d’une mise en oeuvre. On a l’impression de revoir l’épisode du Grand Débat National, une diversion magistralement orchestrée par le pouvoir exécutif, pour mettre fin au mouvement des gilets jaunes.

Mais à mon sens l’essentiel n’est pas là. Encore une fois, la Covention Citoyenne pour le Climat est une première initiative réussie, même si la plupart des propositions resteront lettres mortes, vers plus de démocratie dans la vie politique française.

La prochaine initiative sera une convention citoyenne tout court, par exemple en lieu et place du Sénat, composée de citoyens volontaires et tirés au sort, qui plancheront comme leurs prédécesseurs sur des projets de lois, mais avec une représentativité améliorée.

Lire les propositions de la CCC