# EcologiX

Les héros de la planète : Paul Watson

19 avril 2021

Dans le cadre de mes recherches scientifiques, je lisais Paris Match – quoi ? Ok je suis démasqué ! Comme quelques millions de citoyens ordinaires, je lisais Paris Match, et je suis tombé sur un reportage (1) consacré à Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, qui défend l’écosystème marin et en particulier les baleines.

Le personnage de Paul Watson est intéressant car il illustre parfaitement la différence entre l’écologie idéologique et politique telle que la pratique par exemple Greenpeace et l’écologie d’action telle qu’il la pratique lui dans le cadre de Sea Shepherd. S’il est emblématique, c’est qu’il fut l’un des cofondateurs de Greenpeace mais il en fut exclu pour s’être interposé entre un cachalot et un chalutier russe. C’est comme ça que Paul Watson fonde en 1977, la Sea Shepherd Conservation Society. Aujourd’hui, comme il le rappelle lui-même, « avec 360 millions de budget, Greenpeace a trois bateaux quand Sea Shepherd, avec ses 12 millions de dollars, nous en avons quatorze ! Leur argent sert à payer des gens dans des bureaux. Le nôtre, à partir en mer sauver des animaux. Cherchez l’erreur ».

Et en plus de quarante ans depuis la création de l’ONG, ils en ont sauvé des animaux. Sa première action d’envergure fut d’attirer l’attention de l’opinion internationale sur le massacre des phoques, dont Brigitte Bardot sera la porte-parole. Un des premiers bateaux de Sea Shepherd porte d’ailleurs le nom de l’actrice. Un combat gagné puisque la chasse industrielle aux phoques fut décrédibilisée puis interdite.

Mais la grande cause de PW, c’est la défense des baleines. Et là encore sa détermination a fini par payer. « Depuis 1974, 95% des opérations de pêche (à la baleine) ont été stoppées. Au début, il fallait se battre contre l’Australie, l’Afrique du Sud, le Chili, l’Espagne, le Pérou, le Brésil… Dans les eaux du Sud, Sea Shepherd est impliqué dans le sauvetage de 65 000 baleines ». Et quand il dit « impliqué », cela signifie parfois avoir éventré et coulé des baleiniers. C’est pour cette raison que le pirate vert le plus connu de la planète est poursuivi par différents pays, dont le Japon, ce qui l’obligea une fois à s’enfuir d’Allemagne où il avait été mis en résidence surveillée. Sinon il aurait été extradé et aurait connu un destin pénitentiaire à la Carlos Ghosn – et l’ex patron de Renault Nissan peut témoigner que les tauliers japonais ne sont pas très cool !

On peut plaisanter mais Paul Watson nous prévient : « L’humanité est au seuil son extinction et on continue de détruire les océans. Si le phytoplancton, qui a diminué de 40% depuis 1950, disparaît des océans, nous mourrons tous. Il fournit 70% de notre oxygène. Sans lui, c’en est fini de notre existence ! Altérer la richesse des océans, c’est scier la branche sur laquelle nous sommes assis ». Le syndrome de l »île de Pâques, je vous disais.

Malheureusement, notre petite Convention Citoyenne pour le Climat entre dans cette première catégorie de l’écologie idéologique et politique. Elle a été mise en place par Emmanuel Macron pour donner le change face à l’électorat vert suite au départ de Nicolas Hulot du gouvernement. Et comme pour le Grand Débat, une fois le rapport publié, il s’est empressé de le mettre à la poubelle.

Pour faire avancer les choses, pour sauver la planète même, n’ayons pas peur des mots, il nous faudrait d’autres Paul Watson. Des pirates de l’écologie, mais avec un bon avocat.

(1) Paris Match du 18 au 24 février 2021, p.83. Reportage de Romain Clergeat.

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