# PhilosophiX

Méta physique

23 mai 2021

Pour terminer mon triptyque sur les Albert, après Camus et Dupontel, voici Albert Einstein.

Je n’ai pas l’intention de faire un billet entier sur Einstein, rassurez-vous, ou pas, d’ailleurs, car le billet que je m’apprête à écrire risque de vous faire fumer la cervelle ou de vous donner le vertige car tout ce qui va suivre est rigoureusement, et scientifiquement, exact. Malheureusement.

Einstein est un personnage important dans l’histoire scientifique et dans l’histoire de l’humanité en général, car ses théories ont amené d’autres savants à développer des technologies radicales telles que la bombe nucléaire, et plus tard le nucléaire civil dont nous tirons aujourd’hui une bonne partie de l’électricité que nous consommons. Vous ne vous rendez peut-être pas compte mais nous avons inventé avec le nucléaire, nous les petits bons hommes qui s’excitent à la surface de la planète, le moyen de la détruire en appuyant sur un seul bouton. La Terre, ce caillou qui tourne sur lui-même et autour du soleil depuis 4,5 milliards d’années et qui abrite la vie humaine grâce au plus grand des hasards, au fait que deux cailloux s’entrechoquent et créent des conditions favorables. Tout ça a pris des milliards d’années et un être aussi insignifiant que l’Homme a inventé de quoi la réduire en poussière en une demi-seconde. Pourquoi l’homme s’ingénie-t-il avec autant d’obstination à créer les conditions de son auto-destruction ? Là est un des grands mystères qui entourent ce petit bipède.

Mais ce n’est pas tout, et là va falloir vraiment vous accrocher. Avez-vous entendu parler de la physique quantique ? Oui, non ? Je vais essayer de vous l’expliquer le plus simplement possible. Disons, pour faire simple, que les physiciens quantiques ont prouvé que quelque chose pouvez être et ne pas être en même temps, comme le chat de Schrödinger qui est à la fois vivant et mort, en même temps (1). Shakespeare avait vu juste dans Hamlet, être ou ne pas être, telle est la question. Mais avait-il imaginé qu’on pouvait à la fois être et ne pas être. Qu’est-ce que c’est que cette théorie à la noix de coco, me direz-vous. Je ne peux ici vous détailler des recherches que moi-même je ne comprends pas, ce que je peux vous dire en revanche, c’est que c’est lié au fait que quand un électron rebondit sur le l’atome, on ne sait pas de manière certaine dans quelle direction il rebondit, ou quelque chose comme ça. Bien sûr, je simplifie, j’insulte même par mon ignorance crace, des recherches qui s’étalent sur des milliers de pages d’équations mathématiques et d’heures d’expérimentation et de réflexion, mais le résultat final est que il est possible, certains diront que c’est probable, qu’il existe des univers parallèles non connectés les uns aux autres, des univers qui coexistent en quelque sorte, avec des réalités différentes, un univers dans lequel vous êtes vivant et dans l’autre mort. La physique quantique révolutionne complètement la vision classique de l’espace et du temps. Je vous avait prévenu, cela peut être perturbant, voire vertigineux.

Cela me rappelle Temps X, l’émission que les frères Bogdanov, les jumeaux venus de je ne sais trop quelle planète, présentaient dans les années 80. Il y avait dans cette émission hebdomadaire des mini séries de science fiction comme Le Prisonnier, un ancien espion des services secrets britanniques qui se retrouve à déambuler dans un village habités par des gens bizarres et colorés et poursuivi par une boule blanche. J’avais à peine dix ans et j’avoue que je ne comprenais pas grand chose à tout ça. Je me disais simplement que le monde était bien mystérieux.

Trente ans après, les Bogdanov ont tenté toutes les expériences possibles et imaginables avec leur visage et la physique quantique a poursuivi son développement.

Ces réflexions quantiques me renvoient également au film Matrix (2), dans lequel les hommes sont prisonniers d’un monde virtuel que l’on appelle La Matrice, une monde numérique piloté par un ordinateur central et verrouillé par des gardiens de la matrice. Dans ce monde, nul place au hasard, tout est le résultat des algorithmes. La question sous-jacente est justement la question du hasard. Le hasard existe-t-il ? Ou est-ce le nom que nous donnons à ce que nous ne comprenons pas ? Car ce qui est certain, qu’il s’agisse de physique classique ou de physique dite quantique, c’est que celle-ci est régie par des règles intangibles. En physique, les choses se font d’une certaine manière et pas d’une autre. Or la physique, c’est tout. Car tout est particule en ce bas monde. Même notre cerveau, source de toutes nos idées, inventions et actions, est fait de particules et se trouve, en tant que tel, soumis à des règles de fonctionnement. Nous croyons penser de manière libre mais est-ce nous qui pensons ou est-ce notre cerveau ? Est-ce notre cerveau ou est-ce les particules qui le composent qui interagissent entre elles pour former cette idée, cette action ? Le libre arbitre physique existe-t-il ?

Cette question du libre arbitre est fondamentale mais sans réponse définitive à ce jour. Car la liberté, liberté de penser, liberté d’agir, liberté d’aimer, liberté de croire, est la valeur cardinale de l’être humain et d’une société « démocratique ». Si cette notion est invalidée par la recherche scientifique, que nous reste-t-il ?

Pourquoi est-ce que je me pose de telles questions, me direz-vous ? Il est complètement con celui-là. Je ne sais pas mais peut-être que mon cerveau le sait lui, la faute à Einstein, à la physique quantique et aux frères Bogdanov sans doute.


Références

(1) Le chat de Schrödinger est une expérience scientifique menée en 1935 par Erwin Schrödinger pour montrer les problèmes de mesure dans la physique quantique. Dans cette expérience, on enferme un chat virtuel dans une boîte virtuelle dans laquelle on injecte un poison radioactif virtuel. Tout ça est tout à fait théorique donc mais le résultat est que le chat pourrait être à la fois mort et vivant, ce qui validerait l’idée d’états superposés ou univers parallèles comme je l’évoquais plus haut. Einstein avait échangé avec Schrödinger et lui proposait la même expérience peu ou prou mais avec un baril de poudre. Comme quoi il y a chez certains scientifiques la volonté de tout faire péter, les certitudes comme le monde physique.

(2) Matrix, film cultissime de Les Wachowski avec le plus connu des surfeurs de ciné Keanu Reeves, 1999.

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