Un citoyen ordinaire

Je suis né sous Giscard, comme Camille Chamoux*. Giscard, c’est le Macron des années 70, un vieux caché dans un corps de jeune. Encore que Giscard, avec sa calvitie précoce, a toujours paru vieux. Mais ils avaient la même énergie, la même fraîcheur, la même envie d’une nouvelle donne, un nouvel élan politique, la même manière de jouer au foot devant les caméras, alors qu’ils n’avaient pas dû toucher un ballon depuis l’école primaire.

Et puis finalement, sans surprise, ils ont gouverné à l’ancienne, s’entourant des mêmes seconds couteaux en guise de premiers ministres, des cadres issus des grands partis. D’abord des combatifs, ambitieux, cogneurs, ce fut Chirac pour l’un et Philippe pour l’autre. Puis des plus ronds, Barre côté Giscard et Castex côté Macron. Toujours les mêmes recettes, toujours les mêmes têtes, à cinquante ans d’écart.

Il faut pourtant leur reconnaître quelques avancées majeures, comme par exemple sur le plan du droit des femmes. Giscard fit entrer six femmes dans son premier gouvernement, dont Françoise Giroud dans un tout nouveau secrétariat chargée de la condition féminine et surtout Simone Veil au ministère de la santé, qui portera la première loi sur le droit à l’avortement.

Macron lui, maintint la parité homme femme en nombre de postes initiée par Hollande lors du précédent mandant, sans toutefois octroyer de ministère clé à une femme. Faut pas trop en demander non plus ! Des postes pourquoi pas, du pouvoir certainement pas !!! A quand la première femme présidente en France ? Ce n’est pas passé loin cela dit, si Royal n’avait pas été poignardée dans le dos par presque tous les cadres de son parti, feu le PS, et en particulier son premier secrétaire, accessoirement le mari de la candidate, il n’est pas impossible qu’elle aurait battu Sarkozy en 2007. Mais l’histoire en a décidé autrement.

Un vrai vaudeville la vie politique !

lire la suite : Le fils de la factrice

Recevoir les dernier articles par email

*Camille Chamoux est une humouriste dont le premier spectacle, auquel j’ai assisté avec joie, s’intitulait Née sous Giscard.