Alpha, bétas, ga…ga
Et c’est reparti pour un tour, à peine sorti de la troisième vague du Covid-19, que l’on voit poindre la suivante. Comme le fait remarquer Marc Gozlan dans Le Monde du 8 juillet (1), il ne se passe pas un jour sans qu’on ne parle du variant Delta, et bientôt le variant Epsilon, déjà identifié en Californie. Car après les variants nationaux, anglais, sud-africain, brésilien, indien, les variants régionaux, comme les colas, le variant corse, le variant breton, l’OMS a décrété que désormais nous utiliserions l’alphabet grec pour les dénommer : Alpha, Beta, Gamma, Delta, Epsilon… ou l’émergence sans fin des variants du virus.
Autant dire qu’à utiliser le grec, on finit par en perdre notre latin. Comme nous le rappelle le journaliste, « à ce jour, dans le monde, on dénombre une petite vingtaine de variants du coronavirus SARS-CoV-2. Plus précisément, cinq variants sont classés comme variants préoccupants (VOC, variant of concern, en anglais), six comme variants d’intérêt VOI (variant of interest) et huit comme variants en cours d’évaluation (VUM, variant under monitoring). Le 31 mai 2021, l’OMS a publié une nouvelle proposition de nomenclature s’appliquant aux variants du SARS-CoV-2 classés VOC et VOI et basée sur l’alphabet grec (Alpha, Beta, Gamma, Delta, Epsilon, Zeta, Eta, Theta, Iota, Kappa, Lambda). »
Et là, vous vous dites sans doute, mais au fond, c’est quoi un variant. Eh bien, il s’agit simplement d’un changement dans le code génétique du virus, enfin quand je dis simplement, c’est façon de parler, car en matière de virologie comme de génétique rien n’est simple. Et si on rentre un peu plus dans le détail, cela donne ça : » Ces variants diffèrent les uns des autres par les changements génétiques présents dans leur matériel génétique. Il s’agit le plus souvent d’une mutation (substitution d’un nucléotide par un autre , autrement dit du remplacement d’une « lettre » par une autre), d’une délétion (perte d’un ou plusieurs nucléotides), plus rarement d’insertions (addition d’un ou de plusieurs nucléotides). Au total, plus de 6 200 modifications avaient été répertoriées fin avril 2021. Elles ont été à l’origine de plus de 45 000 séquences génétiques différentes codant pour la seule protéine spike. Cependant, seule une petite minorité de ces modifications génétiques a un impact sur les propriétés biologiques du virus. Dans ce cas, les spécialistes parlent de changement phénotypique par rapport à un virus de référence. De telles mutations, aléatoires, peuvent alors conférer un avantage sélectif au SARS-CoV-2. »
Tout est fait pour qu’on ne pige rien à cette histoire covidesque et qu’on fasse juste ce qu’on nous dit de faire. Restez chez vous, sortez, restez chez vous, sortez, mettez un masque, enlevez-le, mettez un masque et ce jusqu’à ce que mort s’en suive. Et elle suivra nécessairement, si ce n’est du covid, d’exaspération. Car on a compris depuis quelque temps déjà que le corona n’arrêtera pas de muter, jamais, et donc ne disparaitra pas du paysage de si tôt, quel que soit le niveau de vaccination. Remarquez la grippe aussi est toujours là. Fusse-t-elle espagnole, ouzbek ou saisonnière, il faut vivre avec.
Hier, Castex a pris la parole pour nous dire qu’il faudra probablement un troisième dose pour que la vaccination reste efficace, mais au fond il ignore totalement les futures mutations du virus et peut-être faudra t-il non pas trois mais quatre, cinq, douze doses, coûtant à chaque fois des milliards d’euros à la collectivité. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette stratégie court-termiste qui est d’aller de variant en variant et d’adapter les mesures sanitaires en fonction, ne nous mènera nulle part. Un jour ou l’autre, un super variant pointera le bout de son nez, il sera super résistant aux différents vaccins, qu’il s’agisse de Pfizer ou de Spoutnik, et le Spoutnik, on pourra le prendre et se le mettre ou je pense.
J’ignore s’il existe une meilleure stratégie, ce que je sais en revanche, c’est qu’à force de nous prendre pour des bétas, qu’on enferme et qu’on libère selon les circonstances, qu’on cache derrière des masques comme des pestiférés, nous allons tous devenir complètement gagas. A ne pas vouloir affronter cette maladie debout, et non recroquevillé au fond de notre tranchée, le monde va finir par devenir un hôpital psychiatrique à ciel ouvert. Mais bon, au moins, on sera fortiche en grec ancien, Alpha, Beta, Gamma, Delta, Epsilon, Zeta, Eta, Theta, Iota, Kappa, Lambda…
Références
(1) Covid-19 : Alpha, Beta, Gamma, Delta, Epsilon… l’émergence sans fin des variants, Marc Gozlan, Le Monde, 8 juillet 2021
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